Que devient Kurrgan ?

Assez souvent, la WWE prend des nouvelles d'anciens catcheurs passés par la fédération de Stamford à travers une série d'articles "Where are they now ?". La WWE a consacré ainsi un article en faveur du catcheur Kurrgan, sous contrat avec la WWE de 1997 à 1999. Ci-dessous la traduction de l'article:

Après avoir quitté les rings de la WWE en 1999, le jovial géant connu sous le nom Kurrgan a trouvé une nouveau chez soi dans le monde du divertissement. Mais pour Robert Maillet, la route partant des rings aux salles obscures a été longue et sinueuse.

Ayant grandi dans le New Brunswick en Canada, il découvre le catch en le regardant avec son père. Dans sa région, Emile Dupree qui dirige la Grand Prix Wrestling amenait chaque année des stars comme "Macho Man” Randy Savage.

"C'était cool, j'y ai pris goût très rapidement,” dit Maillet.

L'expansion internationale de la WWE au milieu des années 1980 cimente sa passion pour le catch. Plus grand que la plupart des enfants, Maillet savait qu'il pouvait avoir un avenir dans le catch. À l'âge de 17 ans, il contacte Dupree pour qu'il lui donne des conseils pour entrer dans le business. La réponse n'était pas celle qu'il voulait entendre.

“Il pensait que je devais aller à la salle de musculation. Il m'a dit que j'étais trop maigre.”

Impatient de pouvoir monter dans le ring, il se rapproche de Stephen Petitpas, autre élément clef de la Grand Prix qui jouait au hockey durant la période hivernale. Petitpas se lie d'amitié pour l'adolescent et le garde dans un coin de sa tête pour la tournée du prochain été.

“Six mois plus tard, il m'a appelé et m'a demandé si je désirais toujours devenir catcheur,"

Plusieurs catcheurs avaient quitté la fédération durant l'été, créant des places libres au sein de la Grand Prix. Grâce à sa silhouette hors du commun, Maillet est rapidement placé dans les plus gros matchs de la tournée, s'opposant aux héros locaux. Il a dû apprendre au plus vite les bases du métier.

“On peut dire que j'ai pris des cours intensifs,” explique t-il.

Bien que le fait d'être placé sous les projecteurs est très intimidant, il bénéficie d'un tas d'influences positives autour de lui.

“J'ai écouté les conseils des vétérans qui avaient beaucoup d'expérience, comme Leo Burke. Je ne me suis jamais senti seul."

De plus, l'agenda chargé de la Grand Prix lui assure un grand nombre de matchs durant cet été.

“J'ai combattu sept jours sur sept pendant quatre mois d'affilée. Il n'y a rien de mieux pour apprendre.”

Maillet effectue une petite tournée au Mexique avant d'avoir la chance de sa vie en 1991: un essai à la WWE, arrangé par Burke. Le géant se rend à Utica dans la région de New York, pour ce qu'il pensait être une place assurée au sein de la WWE. Il admet avoir été intimidé.

“Entrer dans une si grande salle et rencontrer toutes les Superstars que vous avez pu voir sur votre télévision est très impressionnant et assez sympa dans le même temps."

Excité par le fait d'être dans une si grande fédération, l'essai du monstrueux canadien ne s'est pas déroulé comme prévu.

“Je venais juste de finir la tournée dans les provinces maritimes, j'étais quelque peu épuisé et je n'étais pas prêt pour ce match. Ils m'ont dit que je devais acquérir encore de l'expérience et qu'à ce moment-là, ils me rappelleraient.”

Cet échec pousse Maillet à quitter le business. Avec la fédération qui commence à décliner, Maillet commence à travailler comme vigile dans des bars locaux. Après quelques années en dehors du business, on lui donne une opportunité en or de faire son retour dans le ring.

“J'ai reçu un appel de Leo Burke, qui travaillait à Calgary avec Bret Hart. Ils entraînaient des catcheurs chez Bret. Leo avait parlé de moi à Bret et il a voulu me rencontrer."

Maillet se rend à Alberta pour travailler avec le Hall of Famer et passe quatre semaines avec Hart. Peu de temps après avoir quitté Hart's camp en 1997, le géant canadien est envoyé au siège social de la WWE à Stamford où il rencontre ses futurs coéquipiers du clan The Truth Commission. Sous le pseudonyme de The Interrogator, Maillet passe quelques semaines avec ses camarades, Recon et Sniper, en centre de développement pour se perfectionner.

Pour engranger un peu plus d'expérience, les dirigeants envoient The Truth Commission à Memphis, lieu de l'USWA, fédération dirigée par Jerry Lawler.

“C'était bien mais très chargé. Nous avions de sacrées journées.”

Très reconnaissant de l'opportunité donnée par Lawler à lui et ses partenaires, Maillet était anxieux à propos de son arrivée dans le roster principal de la WWE. Ce qui devait être un mois à Memphis se transforme en quatre mois. En fait, The Truth Commission a peu combattu dans le roster principal. Les dirigeants de la WWE laissent par la suite le groupe se dissoudre.

Le géant revient dans son Canada natal pour se marier et partir en lune de miel. C'est alors qu'il reçoit un appel impromptu.

“La WWE était toujours intéressée par The Truth Commission. J'ai dû interrompre ma lune de miel pour prendre l'avion jusqu'à Detroit.”

The Interrogator et ses coéquipiers se retrouvent à la Joe Louis Arena pour Monday Night Raw pour un essai avant le déroulement du show. Les mercenaires impressionnent les dirigeants et signent deux semaines plus tard des contrats. Pour Maillet, c'est un rêve qui se réalise.

Cependant, à la fin de l'année 1997, The Truth Commission approche de sa fin. The Interrogator, emmené par The Jackyl, suit son propre chemin. Les officiels de la WWE lui donnent le nom de Kurrgan.

“Ils ont trouvé ce nom dans les films Highlander. Ça sonnait menaçant donc ils me l'ont donné.”

Armé d'une prise dévastatrice, The Paralyzer, Kurrgan compresse le crâne de ses adversaires, même ses anciens coéquipiers de The Truth Commission.

Tout en guidant la carrière de Kurrgan, The Jackyl a un projet en tête: sa Parade of Human Oddities, une faction de catcheurs au physique atypique. Le clan peine à se faire remarquer auprès de l'Univers de la WWE et n'est pas aidé par le départ soudain de The Jackyl. Sans manager, Kurrgan disparaît des écrans en un clin d'œil.

Lors de la soirée qui suit WrestleMania XIV à Boston, Kurrgan a fait quelque chose qui a aidé sa carrière et celle des Oddities.

“Ma femme adore danser. Elle a voulu que je danse avec elle, j'ai donc accepté. J'ai assez vite réalisé que j'étais le seul homme à danser. Tous les autres lutteurs étaient assis en se demandant ce que je faisais."

Alors que les autres Superstars ont pu trouver étrange qu'un homme de plus de deux mètres enflamme le piste de danse, quelqu'un d'autre a vu quelque chose de plus important dans cette danse.

“Apparemment, Mr. McMahon m'a vu danser et n'a pas réussi à enlever cette image de l'esprit. Je pense que c'est de là que sont repartis The Oddities."

Peu de temps après, Kurrgan et les Oddities, Giant Silva, Golga et Luna Vachon, n'étaient plus de terrifiants géants mais des clowns aimant s'amuser. Kurrgan menait souvent la danse.

L'Univers de la WWE s'attendrit rapidement pour ses joyeux géants. Avec les Insane Clown Posse qui faisaient du rap lors de leur entrées, les fans n'avaient qu'à se joindre à la fête.

“Insane Clown Posse faisait de la super musique pour nous, c'était très entraînant. Les gens accrochaient à la musique.”

The Oddities étaient appréciés par les fans durant l'une des plus chaudes périodes de l'histoire de la WW. Mais avec l'Attitude Era qui commençait à perdre de son importance, Kurrgan et ses amis sont virés par la WWE. Le géant canadien a assez mal pris son licenciement et a tenté de revenir au sein de la fédération.

“Je pensais que j'allais rester encore un bout de temps. Cela ne s'est pas passé comme je le voulais mais je voulais revenir."

Il a voyagé dans le monde, combattu dans plusieurs pays, en espérant d'attirer l'attention de la WWE. La fédération ne voulant pas le re-signer, il décide de raccrocher les bottes

“Lorsque vous perdez votre passion pour la WWE, il n'y a pas de retour possible. Cela représente beaucoup de travail et de sacrifices.”

La carrière de Maillet dans le monde du divertissement n'était pas pourtant terminée.

Sur les conseils d'un ami, il s'essaie au cinéma.

“Je n'y avais jamais pensé auparavant, bien que certains catcheurs aient emprunté cette voie."

Commençant par des petits rôles, les appels se faisaient tout de même rares. Il oublie assez vite ses projets de cinéma.

“Puis, Jacques Rougeau m'a appelé."

Ce coup de fil change la carrière de Maillet. Les producteurs du film 300 tournaient à Montréal et avaient besoin d'un acteur de grand taille pour jouer le titanesque Uber Immortal. Pensant qu'un ancien catcheur pourrait faire l'affaire, ils avaient contacté l'ancien champion intercontinental pour voir s'il connaissait un homme convenant à leurs attentes. Rougeau a recommandé Maillet, avec qui il avait travaillé sur quelques shows locaux à Montréal. C'est ainsi que Maillet a passé un casting pour le rôle, rôle qu'il décrochera.

300 lui mettra le pied à l'étrier des films à gros budget. Suivront Sherlock Holmes en 2009 ainsi que Percy Jackson : La Mer des monstres et Pacific Rim en 2013, pour ne citer que ces films. En 2014, il jouera aux côtés de The Rock dans Hercules: The Thracian Wars.